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    ~~ Blues ~~~de J. Zobel

     

    J'aime la couleur bleue transparente et légère
    dont la musique de Chopin enveloppe le cœur
    et qui rend amoureuse craintive, palpitante
    la respiration de ton piano

    Les fleurs que nous avions cueillies retournent au jardin
    par dessus les bouquets
    Et derrière les rideaux c'est tout un paysage, les oiseaux
    la rivière qui montent vers les cimes.

    J'aime cette autre couleur bleue qui est celle du silence où
    le cœur se perd après que la musique de Chopin
    a marché doucement sur le clavier de ton piano.

    Joseph Zobel (Martinique)

     

    ~~ Blues ~~~de J. Zobel

     


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  • Ile--mon-ile.jpg

     

    Une entorse à la mer mon île personnelle

    Ceinturée de récifs, d’écumes de flanelle,

    Ressemble à ce Kerry taillé dans les rochers

    Où le rêve et l’oubli concentrent leurs archers.

    Il n’y pleut mais il neige au soleil dépoli
    En flocons minéraux de lapis-lazuli
    Pour former de grands lacs où se baignent des cygnes,
    Apollons cristallins aux plumages insignes.

    Des moutons sous le ciel en troupeaux bleu turquoise
    S’effilochent le soir en filant l’eau narquoise
    Et l’on voit des coteaux, bas le jour, de campagne
    Tout à coup se dresser en vrais mâts de cocagne !

    Quelquefois la nuit pleine on ne peut distinguer
    Qui du vent d’un oiseau n’en finit d’irriguer
    De son rire aérien de ses joies ennemies
    Le silence inquiétant des plages endormies.

    Et ce n’est qu’au matin affalé sur le sable
    Balayé à l’envi d’une vague inlassable
    Qu’on surprend les desseins de la fée maritime
    Dans sa danse salée paresseuse et intime.

     

    Emmanuel YVES

     

    ~~ L'ile ~~de E. Yves


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  • images-montagnes-Liban.jpg

     

    Montagne ô bête magnifique,

    nos racines dans ta crinière,

    Quatre saisons bien algébriques,

    un cèdre bleu pour l'inventaire.

    Lisse et royale la mer sans âge,
     

    le vent doux comme un sacrement,
     Dieu a troqué ses équipages

     contre les cimes du Liban.

    Montagnes ô Montagnes,

    laissez-moi vous aimer
     comme ceux qui n'ont pas d'âge sûr;

     comme on égrène un chapelet

     de légendes et de murmures.

     Laissez-moi vous aimer,

     à genoux comme le paysan et sa terre.

     Doucement la lune sur le soir de vos chevelures.

     Laissez-moi vous bercer

     dans les muscles du vent chaud.

     Alors la vaste paix,

     mobile comme un scherzo.

     IL FUT UN LIBAN DES JARDINS,

    COMME IL EST UNE SAISON DOUCE.

     

    Nadia Tueni  (Liban)

     

    ~~ Promenade ~~ De N.Tueni


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    ~~ Deux enfants au soleil ~~ de Delecluse- Ferrat

     

     

    La mer sans arrêt
    Roulait ses galets
    Les cheveux défaits
    Ils se regardaient
    Dans l'odeur des pins
    Du sable et du thym
    Qui baignait la plage
    Ils se regardaient
    Tous deux sans parler
    Comme s'ils buvaient l'eau de leurs visages
    Et c'était comme si tout recommençait
    La même innocence les faisait trembler
    Devant le merveilleux
    Le miraculeux
    Voyage de l'amour

    Dehors ils ont passé la nuit
    L'un contre l'autre ils ont dormi
    La mer longtemps les a bercés
    Et quand ils se sont éveillés
    C'était comme s'ils venaient au monde
    Dans le premier matin du monde

    La mer sans arrêt
    Roulait ses galets
    Quand ils ont couru
    Dans l'eau les pieds nus
    À l'ombre des pins
    Se sont pris la main
    Et sans se défendre
    Sont tombés dans l'eau
    Comme deux oiseaux
    Sous le chaud de leurs bouches tendres
    Et c'était comme si tout recommençait
    La vie, l'espérance et la liberté
    Avec le merveilleux
    Le miraculeux
    Voyage de l'amour

     

    Claude Delecluse- Jean Ferrat

     

     

    ~~ Deux enfants au soleil ~~ de Delecluse- Ferrat

     

     

     


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    Bois-de-pins.jpg

     

    Immensité des pins, rumeur brisée des vagues,
    contre le crépuscule et ses vieilles hélices
    crépuscule tombant sur tes yeux de poupée,
    coquillage terrestre, en toi la terre chante!

     

    En toi chantent les fleuves et sur eux fuit mon âme
    comme tu le désires et vers où tu le veux.
    Trace-moi le chemin sur ton arc d'espérance
    que je lâche en délire une volée de flèches.

     

    Je vois autour de moi ta ceinture de brume,
    mes heures poursuivies traquées par ton silence,
    c'est en toi, en tes bras de pierre transparente
    que mes baisers se sont ancrés, au nid de mon désir humide.

     

    Ah! ta voix de mystère que teinte et plie l'amour
    au soir retentissant et qui tombe en mourant!
    Ainsi à l'heure sombre ai-je vu dans les champs
    se plier les épis sous la bouche du vent.

     

    Pablo NERUDA (1904/1979)

     

     

     ~~ Une chanson désespérée ~~ de Pablo Néruda

     


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