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    Dans un papier de soie alourdi d’une ganse,

    Un secret maquillé d’un remous de bonheur

    Habilement caché dans un mouchoir à fleur,

    Triche au jeu de la joie en exhibant sa panse.

     

    Est-ce un soldat de bois qui sous l’orbe  d’une anse

    Se prépare à bondir de sa boîte en couleur,

    Ou le museau pointu d’un ours un peu boudeur

    Qui bientôt entrera dans une folle danse ?

     

     Est-ce encore un voilier dont le mât étourdi

    Donne sa langue au chat d’un air peu dégourdi

    Pour vite se jeter dans le bassin du square ?

     

    Mais qui peut deviner ce que cache un cadeau

    Si ce n’est un enfant qui dessine au tableau

    Une lettre à la craie au bout d’un quai de gare ?

     

    Francis Etienne  SICARD LUNDQUIST

     

     


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    O  terre ! Ah qu'il fait bon naître sur ton vaisseau

    Vivre sur tes rivages.

    Nos corps sont ta substance et tes flancs nos berceaux,

    La vie est ton ouvrage.

    Les cieux aux larges ondes

    Te porte toute ronde

    Autour du clair soleil, en présence des mondes.

    O Patrie vieille terre où nous chantons ce soir

    Tu nous défends des nuits sans lunes et des cieux noirs,

    O terre ! Ah qu'il fait bon naître sur tes rivages

    Et vivre avec ardeur les plaisirs de chaque âge.

     

              Robert DESNOS  ( 1900/1945 ) 


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    Sauvageonne, nous t'avons choisie,

    Au milieu de ce cloaque, de ce fouillis,

    De tous ces chiots, là-bas dans la nichée,

    Dès le premier regard, coquine, tu nous as enjolés.

     

    Un oeil de biche étonnée ...

    Des prunelles noisette,

    Robe pie-marron lustrée,

    Tu cours et sautes comme une cabrette.

     

    Tu te joues de nous

    Derrière le sapin vert,

    Tu te caches, agile et perverse.

    Petite Lola, tu nous mets à genoux.

     

    Tu dévores ton joli panier,

    Nos chaussons, nos souliers.

    De tes exploits tu es très fière

    Assise sur ton petit derrière.

     

    Tu sais que malgré tout nous t'aimons,

    Puisqu'au salon nous t'accueillons ...

    Que jamais nous te renverrons

    Là-bas dans la paille ... avec les cochons !

     

                Marielle

     


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    A ton mariage , Tantine,

    J'avais huit ans ...une gamine ...

    Je revois les dentelles, les cols blancs,

    La musique, les danses d'antan !

     

    Ta robe aux genoux, Tantine,

    A la mode des années vingt ...

    La couronne d'orangé, d'aubépine,

    Et le sourire de tes vingt ans.

     

    Tu entrais dans la famille, Tantine,

    Avec ton courage, ta bonne humeur.

        Dans nos fêtes comme dans nos malheurs,

           Tu étais là, réconfortante, jamais chagrine.

     

    Tu pars aujourd'hui, Tantine,

         Tant de souvenirs restent derrière toi.

           Et dans mon coeur si triste mais digne,

           Je garde pour toi une place de choix.

     

                  Marielle. 

                                               (A ma cousine, en hommage à sa mère, ma tante que j'aimais.)

     

     

    ( N°22 du "Fleuve des jours" )                          


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    Nous n'avions ni chien, ni chat.

    Pour un enfant, c'était frustrant.

    Nous avons tous besoin d'un confident,

    Discret, qui entend tout, ne répond pas.

     

    Dans la basse-cour de mes parents,

    J'avais repéré une toute jeune poulette,

    Au joli plumage, des autres différents;

    Je l'appelais ma "Pigeonnette".

     

    Je me réfugiais tout près d'elle,

    Elle se blottissait sous mon "aile",

    Je lui confiais mes secrets, ses peines,

    Elle picorait mes larmes comme des graines.

     

    Longtemps elle fut ma seule amie ...

    Personne n'osa la vilenie

    De la mettre dans la marmite,

    Mon chagrin eu été sans limites ...

    Morte de vieillesse ...inexorable destin.

    Et dans un coin du jardin,

    Poussaient quelques fleurettes,

    Sur les cendres de ma "Pigeonnette".

                                             

    Marielle    

    ( Poème n°2 du recueil " Dans la lumière d..")

     


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