• ~~ Le vent ~~de E.Verhaeren.

     

     Sur la bruyère longue infiniment,
    Voici le vent cornant Novembre,
    Sur la bruyère, infiniment,
    Voici le vent
    Qui se déchire et se démembre,
    En souffles lourds battant les bourgs,
    Voici le vent,
    Le vent sauvage de Novembre.

     Aux puits des fermes,
    Les seaux de fer et les poulies
    Grincent.
    Aux citernes des fermes,
    Les seaux et les poulies
    Grincent et crient
    Toute la mort dans leurs mélancolies.
    Le vent rafle, le long de l'eau,
    Les feuilles vertes des bouleaux,
    Le vent sauvage de Novembre;
    Le vent mord dans les branches
    Des nids d'oiseaux;
    Le vent râpe du fer,
    Et peigne au loin les avalanches,
    - Rageusement - du vieil hiver,
    Rageusement, le vent,
    Le vent sauvage de Novembre.
    Dans les étables lamentables
    Les lucarnes rapiécées
    Ballottent leurs loques falotes
    De vitre et de papier.
    - Le vent sauvage de Novembre! -
    Sur sa hutte de gazon bistre,
    De bas en haut, à travers airs,
    De haut en bas, à coups d'éclairs,
    Le moulin noir fauche, sinistre,
    Le moulin noir fauche le vent,
    Le vent,
    Le vent sauvage de Novembre.
    Les vieux chaumes à cropetons,
    Autour de leurs clochers d'église,
    Sont soulevés sur leurs bâtons;
    Les vieux chaumes et leurs auvents
    Claquent au vent,
    Au vent sauvage de Novembre.
    Les croix du cimetière étroit,
    Les bras des morts que sont ces croix,
    Tombent comme un grand vol,
    Rabattu noir, contre le sol.
    Le vent sauvage de Novembre,
    Le vent,
    L'avez-vous rencontré le vent,
    Au carrefour des trois cents routes ;
    L'avez-vous rencontré le vent,
    Celui des peurs et des déroutes;
    L'avez-vous vu cette nuit-là
    Quand il jeta la lune à bas,
    Et que, n'en pouvant plus,
    Tous les villages vermoulus
    Criaient comme des bêtes
    Sous la tempête?

    Sur la bruyère, infiniment,
    Voici le vent hurlant.
    Voici le vent cornant Novembre.

    Émile Verhaeren

     

    ~~ Le vent ~~de E.Verhaeren.

     

     


     


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  • Mon ami écrivain , grand humanitaire,

    lance un appel, en faveur de l'Afrique en détresse.

       ~~ Heart of Africa ~~ de Georges Cocks

     

    De gros sacs comme un mort sur la tête,
    Des paquets de survie,
    Des enfants chargés comme des mulets
    Et le voisin qui fait de la place sur son chariot à bras.
    L’exode interminable est en marche,
    Les balles retentissent dans le lointain
    Défrayant la peur,
    Déchirant les feuilles,
    Ecorchant l’écorce,
    Et transperçant la chair.
    L’argent à corrompu le cœur de l’Afrique
    Et l’Afrique se meurt.
    La crise du Congo ne traverse pas les plasmas
    Seul le doux remous arrive en occident,
    Dans nos bijoux, nos gadgets, nos voitures…
    Tout ce luxe entaché de sang que nous arborons fièrement
    Sont le fruit de corps  mutilés
    D’orphelins suçant un sein raidi
    Des torturés, des violées,
    Des corps qu’on découvrira un jour, entassés dans un sous bois
    Dont il ne restera que des ossements pour témoigner
    De la barbarie humaine

    Et de l’indifférence totale du monde occidental.

     


    Cocks Georges

     

       ~~ Heart of Africa ~~ de Georges Cocks



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    Georges COCKS
    Ecrivain-poète-Romancier
    Mon Site : www.cocksgeorges.jimdo.com
    Mes livres :
     Kala-Pani, La malédiction des flots
    -Carnet de route voyage en Afrique
    -Souvenirs d'antan de la Guadeloupe
    -Lettres et aquarelles
    -Ramdam des mots
    -Rue François Arago
    -Les lettres d'Eloïse
    En vente chez tous les libraires en ligne. Disponible aussi en format E-Book téléchargeable sur Amazon.
    Fnac, amzon, decitre, chapitre.com, cdiscount, rue du commerce.....


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  •  ~~ Cierge et silence ~~ de F.E. Sicard
     

     

     En broyant le brouillard sous un peu de lumière

    Le matin barbouillé d’un long chuchotement

    Déambule de l’aube au bord du firmament

    Qu’une étoile en bâillant enferme en sa chaumière.

     

    Le soleil empaillé par une costumière

    Se glisse avec douceur et par enchantement

    Entre les plis bleutés d’un simple vêtement

    Que le vent a souffle sur la rose tremière.

     

    Des reflets de cristaux brillent dans des écrins

    Ouverts comme des yeux sur les morceaux de crins

    Dont l’ondulation berce le paysage.

     

    Puis le cri d’un corbeau traverse la forêt

    Semant un jour nouveau du haut d’un minaret

    Qui perce le regard d’un bien sombre présage.  

     

     Francis Etienne Sicard Lundquist ©2013

     

     

    ~~ Cierge et silence ~~ de F.E. Sicard

     


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  •  

     ~~ Tes mains ~~ de Marielle.

     

     Si douces étaient tes mains ...
    Tes mains si belles ...si blanches.
    Tes mains qui pétrissaient le pain,
    Qui dosaient le levain,
    Et fardaient l'offrande du dimanche !

    Tes mains aux longs doigts de magicien,
    Tes mains recevant notre première née,
    Et tant de nuits la berçant dans tes mains.
    Puis dans son berceau tendrement déposée,
    Tu partais au "pétrin" dans le petit matin.

    Si l'usure du temps, estompe les traits,
    Que l'éclat de tes yeux s'est éteint à jamais,
    Que ton âme vole vers les voûtes lointaines,
    Dans ma mémoire tremblante, incertaine,
            Restent gravées, tes chères mains de porcelaines !

                    Marielle


    ( N° 29 du recueil "Romance" )

     

     

     ~~ Tes mains ~~ de Marielle.

     


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