-
Sur la bruyère longue infiniment,
Voici le vent cornant Novembre,
Sur la bruyère, infiniment,
Voici le vent
Qui se déchire et se démembre,
En souffles lourds battant les bourgs,
Voici le vent,
Le vent sauvage de Novembre.Aux puits des fermes,
Les seaux de fer et les poulies
Grincent.
Aux citernes des fermes,
Les seaux et les poulies
Grincent et crient
Toute la mort dans leurs mélancolies.
Le vent rafle, le long de l'eau,
Les feuilles vertes des bouleaux,
Le vent sauvage de Novembre;
Le vent mord dans les branches
Des nids d'oiseaux;
Le vent râpe du fer,
Et peigne au loin les avalanches,
- Rageusement - du vieil hiver,
Rageusement, le vent,
Le vent sauvage de Novembre.
Dans les étables lamentables
Les lucarnes rapiécées
Ballottent leurs loques falotes
De vitre et de papier.
- Le vent sauvage de Novembre! -
Sur sa hutte de gazon bistre,
De bas en haut, à travers airs,
De haut en bas, à coups d'éclairs,
Le moulin noir fauche, sinistre,
Le moulin noir fauche le vent,
Le vent,
Le vent sauvage de Novembre.
Les vieux chaumes à cropetons,
Autour de leurs clochers d'église,
Sont soulevés sur leurs bâtons;
Les vieux chaumes et leurs auvents
Claquent au vent,
Au vent sauvage de Novembre.
Les croix du cimetière étroit,
Les bras des morts que sont ces croix,
Tombent comme un grand vol,
Rabattu noir, contre le sol.
Le vent sauvage de Novembre,
Le vent,
L'avez-vous rencontré le vent,
Au carrefour des trois cents routes ;
L'avez-vous rencontré le vent,
Celui des peurs et des déroutes;
L'avez-vous vu cette nuit-là
Quand il jeta la lune à bas,
Et que, n'en pouvant plus,
Tous les villages vermoulus
Criaient comme des bêtes
Sous la tempête?Sur la bruyère, infiniment,
Voici le vent hurlant.
Voici le vent cornant Novembre.
Émile Verhaeren
11 commentaires -
Mon ami écrivain , grand humanitaire,
lance un appel, en faveur de l'Afrique en détresse.
De gros sacs comme un mort sur la tête,
Des paquets de survie,
Des enfants chargés comme des mulets
Et le voisin qui fait de la place sur son chariot à bras.
L’exode interminable est en marche,
Les balles retentissent dans le lointain
Défrayant la peur,
Déchirant les feuilles,
Ecorchant l’écorce,
Et transperçant la chair.
L’argent à corrompu le cœur de l’Afrique
Et l’Afrique se meurt.
La crise du Congo ne traverse pas les plasmas
Seul le doux remous arrive en occident,
Dans nos bijoux, nos gadgets, nos voitures…
Tout ce luxe entaché de sang que nous arborons fièrement
Sont le fruit de corps mutilés
D’orphelins suçant un sein raidi
Des torturés, des violées,
Des corps qu’on découvrira un jour, entassés dans un sous bois
Dont il ne restera que des ossements pour témoigner
De la barbarie humaineEt de l’indifférence totale du monde occidental.
Cocks Georges
---------------------------------------------
Georges COCKS
Ecrivain-poète-Romancier
Mon Site : www.cocksgeorges.jimdo.com
Mes livres :
Kala-Pani, La malédiction des flots
-Carnet de route voyage en Afrique
-Souvenirs d'antan de la Guadeloupe
-Lettres et aquarelles
-Ramdam des mots
-Rue François Arago
-Les lettres d'Eloïse
En vente chez tous les libraires en ligne. Disponible aussi en format E-Book téléchargeable sur Amazon.
Fnac, amzon, decitre, chapitre.com, cdiscount, rue du commerce.....
10 commentaires -
En broyant le brouillard sous un peu de lumière
Le matin barbouillé d’un long chuchotement
Déambule de l’aube au bord du firmament
Qu’une étoile en bâillant enferme en sa chaumière.
Le soleil empaillé par une costumière
Se glisse avec douceur et par enchantement
Entre les plis bleutés d’un simple vêtement
Que le vent a souffle sur la rose tremière.
Des reflets de cristaux brillent dans des écrins
Ouverts comme des yeux sur les morceaux de crins
Dont l’ondulation berce le paysage.
Puis le cri d’un corbeau traverse la forêt
Semant un jour nouveau du haut d’un minaret
Qui perce le regard d’un bien sombre présage.
Francis Etienne Sicard Lundquist ©2013
11 commentaires -
Si douces étaient tes mains ...
Tes mains si belles ...si blanches.
Tes mains qui pétrissaient le pain,
Qui dosaient le levain,
Et fardaient l'offrande du dimanche !
Tes mains aux longs doigts de magicien,
Tes mains recevant notre première née,
Et tant de nuits la berçant dans tes mains.
Puis dans son berceau tendrement déposée,
Tu partais au "pétrin" dans le petit matin.
Si l'usure du temps, estompe les traits,
Que l'éclat de tes yeux s'est éteint à jamais,
Que ton âme vole vers les voûtes lointaines,
Dans ma mémoire tremblante, incertaine,
Restent gravées, tes chères mains de porcelaines !
Marielle
( N° 29 du recueil "Romance" )
9 commentaires