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    Impression d'hiver de F.Rivals



    Sur la vitre ma main
    Se colle
    Et l'autre pareille.
    Il fait un froid polaire
    Sous mes dix doigts 

    Des icebergs ou des fantômes
    Se balancent en lisière,
    Ces sapins qui pleurent
    Au vent de neige, plus
    Qu'il n'en tombe du ciel.
    Une volée d'oiseau se froisse
    Dans la blanche tombe.

    Le reflet de mes yeux gris,
    Inexpressive buée,
    Se confond à moi-même,
    Suis-je l'autre
    Que je ne connais pas ?
    Les traces creusées
    Ecrivent l'hiver.
    Immobile, je songe
    Au soleil pharaonique.

    Le silence se tait
    Une fois pour toutes.

    La saison nouvelle
    Doucement transhume
    Ses ailes d'oiseaux
    Encore alourdis,
    Portés par un vent tiède.
    Les crocus brisent la neige
    Frais comme des roses
    Les pieds bien au froid
    Et la tête pleine de ciel.

    J'écoute les arbres
    Qui ont repris langue
    Et médisent 
    Du loup blanc...

    François Rivals

     

     

    Impression d'hiver de F.Rivals

     


                       
     


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    Doucement, silencieuse et sage,
    Une petite larme coule sur la joue ridée.
    Elle entraîne dans son sillage,
    Des images, des figures disparues, tant aimées.

    La mère gracieuse jette le grain aux poulets ...
    Le soleil darde au pignons des clapiers ...
    Un vieux chapeau protège son visage menu.
    Dans son tablier fleuri ...trois œufs frais pondus.

    Là-bas, dans l'enclos, Père a sorti la carriole,
    Bien harnaché le brave "Caracole"
    Préparé les cagettes, les paniers ...
    Il est temps de cueillir les cerises au verger.

    La petite larme, au bord du menton a tremblé,
    Finalement elle a glissé ...dans le café noir.
    La main flétrie se crispe sur un bol usé ...
    Au delà du rêve, ne reste qu'une larme ...de café noir !

            Marielle

     

     

     Premier Prix, médaille et tableau d'honneur

    au Salon Louis Aragon à St-Florent sur Cher le 15.03.98.

     

      ~~ Rien qu'un larme

     

     

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        ~~ Le ballet des heures ~~ G. de Nerval

     

    Les heures sont des fleurs l'une après l'autre écloses
    Dans l'éternel hymen de la nuit et du jour ;
    Il faut donc les cueillir comme on cueille les roses
    Et ne les donner qu'à l'amour.

    Ainsi que de l'éclair, rien ne reste de l'heure,
    Qu'au néant destructeur le temps vient de donner ;
    Dans son rapide vol embrassez la meilleure,
    Toujours celle qui va sonner.

    Et retenez-la bien au gré de votre envie,
    Comme le seul instant que votre âme rêva ;
    Comme si le bonheur de la plus longue vie
    Était dans l'heure qui s'en va.

    Vous trouverez toujours, depuis l'heure première
    Jusqu'à l'heure de nuit qui parle douze fois,
    Les vignes, sur les monts, inondés de lumière,
    Les myrtes à l'ombre des bois.

    Aimez, buvez, le reste est plein de choses vaines ;
    Le vin, ce sang nouveau, sur la lèvre versé,
    Rajeunit l'autre sang qui vieillit dans vos veines
    Et donne l'oubli du passé.

    Que l'heure de l'amour d'une autre soit suivie,
    Savourez le regard qui vient de la beauté ;
    Être seul, c'est la mort ! Être deux, c'est la vie !
    L'amour c'est l'immortalité ! 

     

                 Gerard de NERVAL  (1808/1855)

     

        ~~ Le ballet des heures ~~ G. de Nerval

     
     
     

     


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  • ~~ Sonnet XVII  ~~ de Pablo Néruda



    Je ne t'aime pas comme si tu étais rose de sel ou topaze
    ou flèche d’oeillets que propage par le feu:
    Je t’aime comme l’on aime certaines choses obscures,
    En secret, entre l’ombre et l’âme.

    Je t’aime comme la plante qui ne fleurit pas et porte
    cachée en elle-même, la lumière de ces fleurs,
    Et grâce à ton amour vit obscurément dans mon corps
    l'arôme intense qui est monté de la terre.

    Je t’aime sans savoir comment, ni quand, ni d’où,
    Je t’aime directement sans problèmes ni orgueil:
    Je t’aime ainsi car je ne sais aimer autrement,

    Sinon de cette manière où nous sommes nous-mêmes,
    Aussi près que ta main sur ma poitrine est la mienne,
    Aussi près que tes yeux se ferment sur mon rêve.

    Pablo Néruda

     

     

    ~~ Sonnet XVII  ~~ de Pablo Néruda

     


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  •    ~~ Le poète ~~ de F.E. Sicard Lundquist

     

    Une larme d’amour et l’arme de son crime

    Sous un châle de mots brodé d’un fil de fer

    Dansent avec le soleil d’un éternel enfer

    Dont votre cœur meurtri ronge la pantomime.

     

    Que le temps de sa loi votre douleur supprime

    Ne suffit pas pourtant à repousser la mer

    De ce sombre silence où le plaisir amer

    Vous accorde le droit d’un amour légitime.

     

    Rien ne remplace un mot qui tremble de bonheur

    Et pourtant en souriant vous avouez la peur

    De vous savoir aimée avec tant de tendresse.

     

    Que ce jour fleuri d’ombre ôte vos souvenirs

    De la douceur d’un bois qui brûle les menhirs

    Comme des brins d’encens déchirent toute ivresse.

     

     Francis Etienne Sicard Lundquist

     

    Ce beau et émouvant commentaire ( poème)  offert par mon ami Francis,  pour l'article sur la St-Valentin, je suis heureuse de vous le faire partager... et le livre aux bons soins de vos commentaires....

                                                  Marielle

     

       ~~Mon ami, le poète ~~ de F.E. Sicard Lundquist

     

     

     

      


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