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      ~~ A La Roussille ~~ de F.E. Sicard Lundquist

     

    Comme un peintre envoûté par l’or de sa palette

    Le marais poitevin retouche à son pinceau

    Le miroir d’un instant qui se glisse dans l’eau

    Entre un pli de soleil et le dos d’une ablette.

     

    Une écluse accrochée au bout d’une épuisette

    Danse entre les grands joncs et le pont d’un bateau

    Où tremble le reflet d’un ravissant roseau,

    Voyageant immobile au dos d’une rainette.

     

    Des voûtes de silence au dessus des regards

    Baignent de leur feuillage un boisseau de têtards

    Qui roulent sur l’argent d’une plume de sable.

     

    Et pour finir la toile un ciel poudré d’émail

    Découpe les canaux aux verres d’un vitrail

    Qu’un héron souffle au bout d’un bec insatiable.  

     

     

    Francis Etienne Sicard Lundquist 

     

     

      ~~ A La Roussille ~~ de F.E. Sicard Lundquist

     


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  •   ~~ Une bouteille dans le sable ~~ de Y. Le Roussic


     

    J’ai jeté la bouteille sur l’horloge
    Brisé le sablier de mes alcools
    Et mes éclats brisés sur le sable
    de ces plages de temps figés
    embrument de larmes
    les grains de ma mémoire
    L’œil toujours rivé
    dans le goulot cassé
    de mon coeur dépoli

     

    Yann Le Roussic

     

      ~~ Une bouteille dans le sable ~~ de Y. Le Roussic

     


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      ~~ Adieu " Adieu foulards"  de G.Tyrolien 

     

     

    Non nous ne chanterons plus les défuntes romances
    que soupiraient jadis les doudous de miel
    déployant leurs foulards sur nos plages de sucre
    pour saluer l’envol des goélettes ailées.

    Nous ne pincerons plus nos plaintives guitares
    pour célébrer Ninon et la belle Amélie,
    le cristal pur des rires, le piment des baisers ?
    ni les reflets de lune sur l’or des peau brunes.

    Nous ne redirons plus ces poèmes faciles
    exaltant la beauté des îles fortunées,
    odalisques couchées sur des tapis d’azur
    que caresse l’haleine des suaves alizés.

    Nous unirons nos voix en un bouquet de cris
    à briser le tympan de nos frères endormis ;
    et sur la proue ardente de nos îles,
    les flammes de nos colères
    rougeoieront dans la nuit en bouquet d’espérance.

    Nous obligerons la fleur sanglante du flamboyant
    à livrer aux cyclones son message de feu ;
    et dans la paix bleutée des aubes caraïbes
    nos volcans réveillés cracheront des mots de soufre.

    Mais forts de la nudité riche
    des peuples sans racines
    nous marcherons sereins parmi les cataclysmes.

    Guy TIROLIEN 

    (13 août 1917 – 3 août 1988)

      ~~ Adieu " Adieu foulards"  de G.Tyrolien


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    Si Venise la belle a d'immenses lagunes,
    Des masques de velours, des poignards, des palais,

    Bretagne n'as-tu pas tes paysannes brunes
    Et tes fils chevelus et tes champs de genêts ?

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    Avez-vous parcouru son aride montagne,
    Où les cheveux au vent on est si bien le soir ?

    Avez-vous respiré ses parfums, sa campagne
    Et ses branches d'ajonc et ses champs de blé noir ?

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    Avez-vous admiré son océan qui gronde ?
    Ses falaises, ses bois, ses bruyère en fleurs,

    Ses longs genêts dorés dans la gorge profonde,
    Quand l'humide matin les baigne de ses pleurs ?

    Oh ! qu'elle est belle ma Bretagne !

    Sous son ciel gris, il faut la voir.
    Elle est plus belle que l'Espagne
    Qui ne s'éveille que le soir ;
    Elle est plus belle que Venise,
    Qui mire son front dans les eaux.
    Ah ! qu'il est doux de sentir la brise,
    Qui vient du large avec les flots...
    La brise, qui vient du large avec les flots.

     

    (Chantée en "mon temps" par Tino Rossi )

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       ~~ Pour hater le retour du printemps ~~ E. Goudeau

     

    Voici revenir le printemps,
    Qui chasse les frimas moroses.
    J’ouvre mon cœur à deux battants
    Au roi soleil, père des roses.
    Je guette l’horizon vermeil,
    Et faites-y de longues pauses,
    Mon beau soleil !
     

    Déjà les oiseaux querelleurs

    Sur les rameaux boivent les sèves.
    Ecoutons les merles siffleurs !
    Les forêts s’emplissent de rêves.
    Je veux me mettre à l’unisson :
    Entrez chez moi, jeune chanson;
    Faites sonner les heures brèves,
    Douce chanson !

    Déjà fleurissent les lilas
    En lourdes grappes violettes.
    Les charmeuses à falbalas
    Jettent au zéphyr leurs voilettes :
    Prenez le chemin le plus court,
    Entrez chez moi, seigneur amour,
    Rois des femmes et des athlètes,
    Ô bel amour !

    Emile Goudeau

     

     

       ~~ Pour hater le retour du printemps ~~ E. Goudeau

     

     


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