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Les glacières remplies de victuailles et de boissons
Etaient portées à bord par notre ami Sunday
Alors que sur le pont, le capitaine ronchon
Démarrait les moteurs, nous aidant à monter.
A l'heure matinale mer montante et vent léger
Chacun prenait sa place, casquette sur le nez.
L'avant de notre coque, d'un coup se soulevait
Droit devant, cap sur Honey !
Le fleuve était calme, lisse et sentait la marée
Déroulant devant nous les villages engourdis
Les rives défilaient lentement à l'ombre des palmiers.
Les brumes éloignant les cases sur pilotis.
Les palétuviers aux racines géantes
Découvraient les ilots et leurs plages dorée,
Les crabes violonistes, toujours en transhumance.
Enfin nous arrivions au paradis d'Honey .
MAGUY
En souvenir de Maguy Loudot , cette amie que j'ai perdue.
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Près d’un étang profond où se baignent des ombres,
Un manoir entouré par une forêt dense,
Dresse ses tours de pierre et son squelette immense,
Drapé dans un brouillard envahi de décombres.A chaque arbalétière aux menaces si sombres,
Une perle de feu brille comme une offense,
Dont le plomb en fusion né d’une haine intense,
Crache des jets de fiel comme des noms de nombres.Dans le donjon gardé par un aigle et son ange,
L’illustre prisonnière attend la fière alfange
D’un seigneur valeureux qui brisera son sort.Mais quand le fleuve éteint son unique espérance,
En ce matin d’été si proche de la mort,
L’amour lui a spolié la couronne de France.Francis Etienne SICARD Lundquist
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Adieu, pays charmant, berceau de mon enfance
Lieux si chers à mon cœur ;
Adieu, témoins muets de mon adolescence,
De mon premier bonheur !
Il me faut te quitter ô chère Basse-Terre,
Et vivre loin de toi,
Où j’ai toujours trouvé de l’amitié sincère
Le feu si doux pour moi.
J’emporte dans mon cœur, j’en donnerai la preuve
Un amour éternel,
Pour toi, terre chérie, où mon âme s’abreuve
Du seul bonheur réel.
Adieu, chers compagnons de mes jeunes années !
Peut-être pour toujours,
Loin de vous désormais, de mes tristes journées
Je poursuivrai le cours…
Encore loin de vous la lutte me rappelle ;
Ainsi le veut donc Dieu !
Je pars…patrie, amis je vous serai fidèle ;
Tout ce que j’aime, adieu !…
Eugène AGRICOLE (1834/1901)
Les soupirs et les rêves Basse-Terre, 22 juillet 1872
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Derrière nous la forêt de chênes-verts, Devant s'avançait cet océan bleu-vert.
Dans l'aube que la brume voilait encore,
Avides et décidés étions les "chercheur d'or"
De la mer en révolte,
Attendions la récolte,
Des précieux coquillage
Rejetés sur la plage .
Qui de nous deux aurait plus rare ou plus baroque ?
La mer fatiguée de sa course épuisante,
Frôlait sur le sable des "étoiles" mourantes,
Dédaignant les jolies maisons vides des coques.
Des "couteaux" aux "oursins",
Au "St-Jacques" aux "buccins",
D'une brillante moisson
Emplissions nos brasons !
Qu'importait le froid, nos lèvres qui craquaient;
Qu'importaient les années, nous étions tout les deux.
Crottés et harassés nous repartions joyeux,
Sous nos bonnets nos yeux malicieux souriaient !
Marielle
( Poème n°21 du recueil "Ma confidente, mon étoile" Hiver 1985 )
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