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Douce plage où naquit mon âme ;
Et toi, savane en fleurs
Que l'Océan trempe de pleurs
Et le soleil de flamme ;
Douce aux ramiers, douce aux amants,
Toi de qui la ramure
Nous charmait d'ombre, et de murmure,
Et de roucoulements ;
Où j'écoute frémir encore
Un aveu tendre et fier -
Tandis qu'au loin riait la mer
Sur le corail sonore.Jean-Paul Toulet
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Le coeur dilaté, le coeur sans frontière,
Il était là-bas, mais il était là,
Il était partout où portait sa voix
Douloureuse et nue, âpre et familière.
Sa place atteignait la rive inconnue
Où chaque émotion trouve son chemin,
Avec son vieux Jeff mouchant son chagrin,
Et puis sa Mathilde enfin revenue.
Avec ses bourgeois comme des cochons,
Et son plat pays égaré de brume,
Avec ses marins pissant à la lune,
Et ses petits vieux buvant au salon.
Ses îles à lui c'était ses chansons,
Nos îles à nous c'était sa musique
Amputées un jour de son Pacifique
Et de ses bigotes et de ses bonbons.
Amputées aussi d'amour et de brise
Du temps infini qui s'immobilise
Et fige à jamais la mémoire apprise
Aux Marquises.
Irène GAULTIER-LEBLOND (contemporaine)
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Dans la clarté de tes doux yeux
Boire à la source de ta jeunesse
Puiser la lumière dans tes prunelles,
Dans ton regard comme un ciel bleu
Tes paroles d’affection, de tendresse
Font d’un ciel gris des journées belles.
Dans ton sourire, c’est merveilleux
Il captive, rassemble toutes les richesses
Entraine mon cœur sur la nacelle…
Dans une danse, tes beaux cheveux
S’envolent les fils blancs de ma vieillesse
Et sur mon âme en kyrielle
Glisse la vie en une ardente tarentelle !
Marielle
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Peintre, tu ouvres tes yeux pour rêver.
Devant toi l'ombre n'a pas de mystères
Et tu la renouvelles avec une couleur
Que je n'ai pu voir sous les branches.
Tu récoltes les fruits multiples de la terre
Que capte ta pensée qui en donne l'image,
Tu t'expliques seul avec l'instant du jour
Et suspends les oiseaux et le cours du ciel.
Les villages et même les bruits des vallées,
Les ruisseaux aveuglés, l'enfant dans les prés,
Se transmuent par la grâce de ta lumière,
Métamorphoses reprises à l'heure brève
Où tu retrouves ces glissements d'horizons
Que la chute du jour avait pu brouiller.
À la pointe des pinceaux ta vérité se révèle
Et les choses vivent dans un autre miroir .
As-tu jamais osé peindre la nuit noire
Où ne serait qu'un grand rectangle vide ?
Non, je t'ai toujours vu voler la lumière
Et la mettre sur le dos d'un autre monde.
Les jours pour toi prennent la pose
Où tu sais les remercier
Sur tes toiles immobilesFrançois RIVALS ( contemporain )
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Tombez la rose et l’ancolie
J’ai le cœur en mélancolie
Oh ! Sais-tu ? Ce soir d’été,
L’étoile de la beauté,
L’étoile du ciel bleuté
S’en va tomber parmi l’onde,
S’en va mourir, perle blonde,
Dans la mer triste et profonde.
Vois, Juline, à l’horizon
Les étoiles à foison
Sous la lune
Tristement,
Filent,
Doucement,
Dans la brume
Du couchant.
Tombez la rose et l’ancolie,
J’ai le cœur en mélancolie.
Daniel THALY ( Martinique)
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