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      ~~ Baldaquins D'ombre ~~ de F. E. Sicard Lundquist

     

     

     

    L’ombre d’une glycine au goût de caramel

    Saupoudre les murets d’une mèche de miel

    Où baignent des lézards au corps immatériel,

    Immobiles et froids écuyers du dégel.
     

    La dentelle d’un roc à la saveur de sel,

    Richement découpée au feutre bleu du ciel,

    Ruisselle en vague d’or sur le feu torrentiel

    D’une anémone en soie aux robes d’archipel.
     

    Passe un souffle de rêve au parfum de lilas,

    Comme un brin de muguet déguisé en pierrot,

    Et les myosotis se parent de taffetas.
     

    Goutte à goutte le temps distille sa liqueur

    Dans l’immense alambic où cuit le berlingot

    D’un jour naissant ainsi dans l’antre du bonheur. 
     
    Francis Etienne SICARD Lundquist

     

     

      ~~ Baldaquins D'ombre ~~ de F. E. Sicard Lundquist


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    Dans la brise légère du petit matin,
    Le grand voilier se détachait lentement du quai,
    Et brisant le silence de la baie,
    S'élevait le chant des marins.

    Toutes ses blanches voiles gonflées,
    Le navire tourna sur sa quille;
    Doucement dans les eaux apaisées,
    S'engagea entre les deux Tours de la ville.

    Dans un grand claquement de toiles,
    Face au large, le vent souffla la voile,
    Creusant un profond sillon, le Magellan
    S'élança dans l'immensité de l'océan.

    Il voguait vers l'aventure et le rêve,
    Laissant derrière lui, le sable blond de la grève.
    Dans la lueur ocre de l'aube nouvelle,
    S'éveillaient les maisons aux toits roses de
                                                             La Rochelle.
                                                             
              Marielle

    (Poème n°37 de "Au fil du temps volent ses pensées" )

      ~~ L' Aventure ~~ de Marielle

     

     

     


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    Je suis tel qu'un ponton sans vergues et sans mâts,


    Aventureux débris des trombes tropicales,


    Et qui flotte, roulant des lingots dans ses cales,


    Sur une mer sans borne et sous de froids climats.



     

    Les vents sifflaient jadis dans ses mille poulies.


    Vaisseau désemparé qui ne gouverne plus,


    Il roule, vain jouet du flux et du reflux,


    L'ancien explorateur des vertes Australies !

     

    Il ne lui reste plus un seul des matelots


    Qui chantaient sur la hune en dépliant la toile.


    Aucun phare n'allume au loin sa rouge étoile ;


    Il tangue, abandonné tout seul sur les grands flots.

     

    

La mer autour de lui se soulève et le roule,


    Et chaque lame arrache une poutre à ses flancs ;


    Et les monstres marins suivent de leurs yeux blancs

    
Les mirages confus du cuivre sous la houle.

     

    
Il flotte, épave inerte, au gré des flots houleux,


    Dédaigné des croiseurs aux bonnettes tendues,


    La coque lourde encor de richesses perdues,


    De trésors dérobés aux pays fabuleux.



    Tel je suis.

     

    Vers quels ports, quels récifs, quels abîmes,


    Dois-tu les charrier, les secrets de mon cœur ?


    Qu’importe ? Viens à moi, Caron, vieux remorqueur.


    Écumeur taciturne aux avirons sublimes !

     

                        Léon DIERX

     

      ~~ Le vieux solitaire ~~ de L.Dierx

     

     

     

     


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    Très loin mon regard se pose, 
     Mon coeur va-t-il se laisser prendre,
     A la monotonie des choses ?
     Des années bleues, des années roses
     Ne resterait-il que cendres ?

     Sur mes cheveux il y a du gris
     Et je n'aime pas le gris.
     J'aime le ciel bleu, l'éclat d'un rubis !
     Des lèvres roses, d'un teint si tendre, 
     Ne resterait-il que cendres ?

      Il y a du gris partout sur les ondes,
      Et des mensonges pour qui veut s'y prendre.
      Des haines, des malheurs dans le monde
      Et des êtres immondes.
      Ne laisseront-ils que cendres ?

      Au bout de mes doigts un rêve vole,
      Que les cendres rougeoient et s'envolent
      Que tous les humains, les manants et les rois,
      Se donnent enfin la main en une poésie,
      Et d'un voile toujours rose, ils recouvrent la vie !

                     MARIELLE

     

     ~~ Un rêve vole ~~ de Marielle

     


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       ~~ Nostalgie Antillaise ~~ de E. Flavia Léopold
     

     

    Reverrai-je jamais les lumières du monde
    Luire sur la savane et les verts marigots
    Et les soleils jaillis de ces aubes profondes
    Baigneront-ils mon coeur troué par les sanglots ?

    Verrai-je se lever du sein des mers créoles
    Sur le ciel prophétique où tournent les oiseaux
    Les Iles d'autrefois qui semblent des corolles
    Mystérieusement écloses sur les eaux ?

    Entendrai-je les voix qui déchirent le coeur
    Au soir dans la ravine où poussent les gommiers ?
    Terre des vanilliers et des manguiers en fleur,
    Irai-je encore songer au pied de tes palmiers ?

    Que j'aimais ce pays caressé par des vents
    Plus suaves que les yeux et les mains d'une femme,
    La maison souriante assise au bord des lames,
    Les pitons bleus glacés par le soleil levant !

    Que j'aimais cet espace étincelant et grave
    Et la mer éternelle où nagent les carangues,
    La tendre pomme-rose et la douceur des mangues ;
    Et le morne désert où jaunit la goyave !

    Les cannes de janvier plus hautes que les lances,
    Le Parnasse éclatant, la blanche Grande-Terre,
    L'averse de juillet qui gorge le calcaire,
    Que j'aimais ce pays qui ressemble à l'enfance.!
     
    Emmanuel FLAVIA Léopold
     
     

      ~~ Nostalgie Antillaise ~~ de E. Flavia Léopold

     
     

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