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~~ " Te souvient-il ..." de A. Privat d'Anglemont
 Yvonne Pen Moor
Te souvient-il, enfant, des jours de ta jeunesse
Et des grandes forêts où tu courais pieds nus
Rêveuse et vagabonde, oubliant ta détresse
Et laissant le zéphyr baiser tes bras charnus ?
Tes cheveux crêpelés, ta peau de mulâtresse
Rendaient plus attrayants tes charmes ingénus.
Telle avant ses amours, Diane chasseresse
Courait dans la bruyère et sur les monts chenus.
Il ne reste plus rien de ta beauté sauvage ;
Le flot ne mordra plus tes pieds sur le rivage
Et l’herbe a recouvert l’empreinte de tes pas.
Paris t’a faite riche ; entre les plus hautaines
Tes frères, les chasseurs, ne reconnaîtraient pas
Leur sœur qui, dans ses mains, buvait l’eau des fontaines.
Privat d’ANGLEMONT (1815/1859)
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Commentaires
Merci Laurence pour cette précision...il était jounaliste et écrivain...je ne le connaissais peu mais je m'intéresse beaucoup aux écrivains des "iles"...
bises à bientôt.
Marielle.
re,joli texte de cet écrivain qui était journaliste je crois je ne le connais peu juste de nom par ma soeur qui écris des nouvelles à retenir bise
Je pense toujours que la position de l'auteur a surtout un rapport avec " l'époque", Lui-même avait une vie de boème à Paris, mais "la femme" selon lui n'était pas à sa place.
Mais Chronique tu as raison, elle n'avait peut-être pas oublié ses origines c'est surement une des raisons de garder ce rang chèrement acquis !
Bisous.
Marielle.
Bonjour Marielle
Elle a fait le choix de vivre autrement mais qui dit qu'elle a oublié son enfance pour autant... Ne devraient-ils pas se réjouir pour elle si elle a trouvé dans cette nouvelle vie ce qu'elle en attendait.... Mais peut-être est-ce tout simplement son absence qui est pesante.. c'est ce que j'aime croire en tout cas.
Je te souhaite une très belle journée
Gros bisous
Chroniqueun joli poème et même si on est devenu qq si on a obtenu qq chose il faut savoir reconnaître ses origines et ne pas les renier
Je ne pense pas que se soit un reproche d'avoir voulu sortir d'une condition primitive, peut-être un regret personnel, lui qui avait eu une vie de boème....il faut se placer au niveau de l'époque...l'auteur est mort en 1859...et maleureusement les femmes de là bas ont du attendre plus d'un siecle pour en sortir...et encore !!
Je vous remercie de vos interressants commentaires et je vous embrasse.
Marielle
Je ne sais pas si l'intention du poète a été de faire un "procès" à cette ancienne enfant libre qui aurait perdu son "âme" entre ses origines et Paris. Ce que je crois c'est qu'il dresse simplement le portrait d'une enfant qui est devenue femme ailleurs après avoir fait le choix de fuir son destin de naissance.
Il l'interroge, cela semble être des reproches, je n'ai pas envie de lire son poème de cette façon. Ses mots font de la poésie et je sais la lire et l'apprécier.
Bonne soirée Marielle.
Je t'embrasse avec affection, Marc de Metz.
J'ai été, pour de bonnes et agréables raisons, éloigné de mon clavier pendant trois jours. Mais c'est avec plaisir qu'en soirée j'ai pu lire les commentaires que tu m'as déposés et je t'en remercie beaucoup.
Merci pour celui d'aujourd'hui sous les photos aériennes de Metz. Je suis heureux d'avoir eu l'extraordinaire opportunité de faire un tour en nacelle de chantier et celle d'avoir été invité sur le toit des Galeries Lafayette. A bientôt amie.4LorraineSamedi 17 Mai 2014 à 17:59Un magnifique poème aux vers bien balancés qui dit, avec une émotion retenue,combien l'argent peut changer quelqu'un.
Merci, chère Marielle,
Bisous
Lorraine
Sortir de sa condition a toujours posé des problêmes à l'époque comme dit mireille ,et maintenant aussi; mais on y arrive avec beaucoup de courage.
Certains s'en sortent mieux que d'autres. Si ,je prends mon exemple, petite berrichonne, j'ai réussi à rentrer par concours à Bercy au ministère, mais j'en suis sortie avec un cancer et une très grosse dépression.
Pour mon mari qui venait de normandie, il a fini au plus haut grade de sa carrière professionnelle,et se porte très bien......
Tout dépend des tempéraments, moi je n'étais pas faite pour le dépaysement et j'ai essayé de travailler, j'ai passé des concours que j'ai réussi, mais après il faut assurer son travail et là je me suis effondrée alors que mon mari a continué à progresser jusqu'au bout.
Il fait beau, nous allons sortir avec nos petits enfants au centre d'équitation de vincennes....gros bisous ma Marielle
Sortir de sa condition posait bien des problèmes à l'époque mais est-ce encore la réalité aujourd'hui?
Bon w-end, gros bisous de Mireille du Sablon
Montée à Paris pour y trouver plus n'est pas pécher mais ses frères de race restés au pays ne comprennent pas eh oui... Merci Marielle, bises de jill
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Saint Frusquin
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Le diable à Saint Frusquin proposa la richesse.
L’ermite a répondu : «Je veux rester pieds nus,
Si j’avais de l’argent, je serais en détresse,
Et mon âme craindrait mille maux inconnus.»
Le démon dit alors: «Veux-tu qu’une maîtresse
Te fasse découvrir des plaisirs ingénus ?»
Le saint n’avait besoin de nulle enchanteresse,
N’abritant nul désir sous son crâne chenu.
Avec le tentateur il partage un breuvage
Dont il venait d’avoir un nouvel arrivage,
Puis un peu de pain dur en guise de repas.
De cet homme de Dieu la voix n’est pas hautaine,
Le démon l’a tenté, ça ne le gêne pas,
Tous deux lavent leurs mains dans l’eau de la fontaine.