•    ~~ La crémaillère ~~

     

     Oui je t'ai bien connue
    Très chère je me souviens de toi
    En ce temps-là tu vivais utilement
    Au sein de chaque foyer
    Mais tu es depuis hélas portée disparue
    Tu peuples toujours mes rêves et je te vois
    Quand enfant lors des longs soirs d'hiver
    J'allais encore à la soirée
    Toi l'antique et robuste crémaillère
    Essentielle jadis à la vie
    Armée de moult dents crantées et acérées
    Brulée noircie tu trônais là dignement
    Avec tes chaudrons cuivrés
    Pendue parmi les flammes des feux de bois
    Au cœur d'un âtre à tous les vents ouvert
    En nos vétustes chaumières
    Hélas tu es partie victime de la vie
    Du progrès orner les travées de musées
    Où tu survis sous les regards amusés
    En cette retraite dorée enfin choyée
    Toi qui a tant œuvré
    Ores repose toi

    Cépygé.


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     ~~ Nous avons fait la nuit ~~ de Paul Eluard.

     

     

     Nous avons fait la nuit, je tiens ta main, je veille
    Je te soutiens de toutes mes forces
    Je grave sur un roc l’étoile de tes forces
    Sillons profonds où la bonté de ton corps germera
    Je me répète ta voix cachée, ta voix publique
    Je ris encore de l’orgueilleuse
    Que tu traites comme une mendiante
    Des fous que tu respectes, des simples où tu te baignes
    Et dans ma tête qui se met doucement d’accord avec
    la tienne, avec la nuit
    Je m’émerveille de l’inconnue que tu deviens
    Une inconnue semblable à toi, semblable à tout ce que j’aime
    Qui est toujours nouveau

     

    Paul ELUARD

     


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  •  ~~ Les miserables ~~  G. Cocks  ~~ Les miserables ~~  G. Cocks

     

     

    Le cerf galope depuis très longtemps…

    ll remonte le temps…et sa folle chevauchée

    depuis les ruelles pavées,

    dans la crasse de l’indigent,

    dans l’habit de la misère,

    dans les ombres de Paris, fantômmise

    encore le repos des douces âmes souffrantes et soumises.

    Les misérables errent encore à la frontière des cannes à sucres

    en quête de justice sociale, ils mendient le dur pain,

    le pain rassit aussi dur que la vie : le pain du larcin quotidien.

    Il n’y à malheureusement pas d’âge pour les petites Cosette

    sous les cieux du monde entier,

    et très peu de Jean Valjean dont le lâcher, de la bonté universelle,

    tel des colombes prisonniers de nos angoisses avides,

    suffirait à faire reculer des déserts.

    Misérable ! Les faiseurs de volonté, les insurgés continuent de mourir sur la barricade et le prolétaire est devenu le sang du monde. Le temps n’a pas changé, nous sommes un univers de misérables aux mains de quelques fous dont le pouvoir ne confère aucune force mais une lâche impuissance.  Comme le disait le poète « (…) tant qu’il y aura sur la terre ignorance et misère, des livres de la nature de celui-ci pourront ne pas être inutiles »

     Georges COCKS

     


     

     

    Georges COCKS
    Ecrivain-poète-Romancier
    Mon Site : www.cocksgeorges.jimdo.com

    Mes livres :

    - Kala-Pani, La malédiction des flots-Carnet de route voyage en Afrique
    -Souvenirs d'antan de la Guadeloupe-Lettres et aquarelles
    -Ramdam des mots-Rue François Arago-Les lettres d'Eloïse

    En vente chez tous les libraires en ligne. Disponible aussi en format E-Book téléchargeable sur Amazon.

    Fnac, amzon, decitre, chapitre.com, cdiscount, rue du commerce.....





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    Une boule de feu sise dans le feuillage

    Perce de sa lueur le rideau de la nuit

    Que des pinces de fer à la douceur de fruit

    Referment d’un regard dans un coin de treillage.

     

    La main d’une déesse affairée au teillage

    Découpe le silence au parfum qui s'enfuit

    Dans un grain de brouillard badigeonné d’enduit

    Pour résister au vent pendant l’appareillage.

     

    Couronné de saphir le visage d’un saint

    Se glisse entre les doigts d’une femme qu’on plaint

    Parce que son chapelet reste sa dernière arme.

     

    Or comme un bibelot qui se brise au soleil

    L’image du bonheur dégoulinant de charme

    Se fige dans le boue aux lèvres de vermeil.

     

    Francis Etienne Sicard Lundqist ©2013


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  •   ~~ Silence ~~ A.Gurly

     

    Regarde ! Un jour se meurt, de lumière, lassé !
    Le ciel, qui fut si bleu, se voile d'azur sombre,
    Et, au fond des quasars, les étoiles sans nombre
    Allument des lampions sur nos rêves cassés.

    La nuit traîne à pas lents nos âmes entassées
    Sous la touffeur des jours où ne passe aucune ombre,
    Dans l'immense désert qu'est la foule sans nombre
    Aux cœurs sans battement, aux amours sans passé.

    Le soir cogne au carreau qui éclaire la chambre.
    On n'a plus de chaleur lorsque finit Décembre,
    Et l'ombre, tôt venue, tisse le deuil du jour...

    Ecoute. Rien ne bruit sinon le vent dans l'arbre,
    Sinon le lourd tic-tac sur le bonheur-du-jour,
    Où la vieille pendule effeuille un temps de marbre...

     

    Alain Gurly

     

     


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