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Par marielle du Berry le 30 Août 2015 à 00:00
Il y a les mots qui ne sont pas dits,
et l'irréel qu'on imagine,
il y a ce que la vie écrit,
qui fait sourire ou qui chagrine,
il y a des êtres qui se mélangent,
et d'autres qui ne se trouvent jamais,
il y a des âmes qui dérangent,
et d'autres qui rêvent en secret,
il y a des regards qu'on poursuit,
et d'autres qu'on souhaite éviter,
il y a des amours qu'on choisit,
et d'autres qu'on voudrait amitié,
il y a le passé qui rappelle,
et d'autres temps à reconstruire,
il y a l'avenir qui donne des ailes,
quand le présent n'est pas soupir,
il y a le silence qui rassure,
et d'autres bruits qui nous effrayent,
il y a la douceur de l'écriture,
et d'autres cris qui ne viennent jamais,
il y a des gens venant vers moi,
et puis la solitude autour,
un mélange de chaud et de froid,
un peu comme l'absence et l'amour.Alexandra Julien
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Par marielle du Berry le 27 Août 2015 à 00:00
Dans une barque en or le soleil se consume
Comme un bout de trésor que le sable a percé
D’une griffe émoulue au sourire gercé
De visages sans peau que la douleur inhume.On grave dans le marbre à la pointe de plume
Les lettres d’un mystère où par un chant bercé
L’esclave s’assoupit d’un sommeil renforcé
Par la peur de nourrir des fantômes de brume.Quelques ibis royaux trempent leur bec de bois
Dans un vase assailli par l’écho d’un hautbois
Dont le désert vieilli déchire la complainte.Mais au fronton du temple on peut lire ce vers :
Quiconque tremblera sans un désir pervers
Perdra le droit sacré d’anéantir sa crainte.Francis Etienne Sicard Lundquist ©2015
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Par marielle du Berry le 23 Août 2015 à 00:00
Un souffle humide et chaud, venant de la Nubie,
Passe, chargé de feu, sur les flots alourdis...
Desséchant et stérile, il va vers l'Arabie
Peupler de bruits confus les déserts engloutis !Sur la poupe, épuisé de la chaleur subie,
Enfant dégénéré des ancêtres hardis,
Pour tromper l'âpreté de la route suivie,
Je rêve à la fraîcheur de lointains paradis !Et cependant, là-bas, sur les côtes prochaines,
Ignorant d'autres cieux, des familles humaines
Ont pour leur sol ingrat l'amour toujours nouveau.Les rochers dénudés, l'herbe courte et flétrie,
Le vent brûlant des soirs, pour eux c'est la Patrie,
Le ciel incendié, pour eux c'est le Drapeau !Élie Welcome Ozoux (1865/1926)
( Mer Rouge)
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Par marielle du Berry le 16 Août 2015 à 00:00
Quand naissent les fleurs au chant des oiseaux
Ton étrange voix gravement résonne,
Et comme aux échos des forêts d'automne
Un pressentiment court jusqu'en mes os.
Quand l'or des moissons mûrit sous la flamme,
Ton lointain sourire à peine tracé
Me pénètre ainsi qu'un brouillard glacé.
L'hiver boréal envahit mon âme.
Quand saignent au soir les bois dépouillés,
L'odeur de ta main laisse dans la mienne
L'odeur des printemps d'une étoile ancienne,
Et je sombre au fond d'espoirs oubliés.
Es-tu donc un monde au rebours du nôtre
Changeant et mortel, où je vis aussi ?
Soumis à lui seul, insensible ici,
Si je meurs dans l'un, survivrai-je en l'autre ?
Je regarderai dans tes yeux ouverts
Quand viendront le froid, la neige et la pluie.
La perdrai-je encor, mon âme éblouie,
Dans tes yeux brûlants comme les déserts ?
Léon DIERX
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