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Par marielle du Berry le 15 Juin 2013 à 00:00
Voyez comme le ciel est coloré de rouge,
Voyez comme le vent est poussièreux ce soir,
Regardez sur le pré, il n'y a rien qui bouge,
Et le rire ne sert qu'à briser le miroir.
Mais cela ne fait rien, c'est dans l'ordre des choses,
Cela ne fera rien... Viens ! Partons au hasard.
Il ne faut pas pleurer lorsque meurent les roses,
Nos pleurs se sont taris à l'approche du soir.
Comme les flots sont noirs aux rayons de la lune !
Voyez comme la plage est souillée de déchets,
Regardez le ruisseau, l'étang et la lagune
Où flottent les débris, dérisoires hochets...
Mais cela ne fait rien, on ne peut rien y faire,
L'immense absurdité est là, au quotidien,
Et s'il ne sert à rien de regarder derrière,
Il ne sert plus à rien de regarder demain.
Voyez comme les fleurs se fanent au passage
Des vents pernicieux, brises, ris ou blizzards...
Comme de la beauté il n'est plus qu'un mirage,
Tout passe et puis s'enfuit au grand vent du hasard.
Mais cela ne fait rien, il n'est plus rien à faire,
Ce monde est si pourri qu'il passe inaperçu,
Et nous sommes si vils que notre vieille terre
Ne nous supporte pas, ne nous supporte plus...
Voyez à l'horizon passer des bruits de guerre,
Des avions, des chars, des canons, des soldats.
Voyez dans le vallon où sèche la bruyère
Mourir à petit feu tout ce qu'on nous légua...
Mais cela ne fait rien, pauvre gens de misère,
Resserrez vous bien fort, la chaleur des matins
Viendra vous consoler du grand froid de la terre
Pour vous réconcilier avec le genre humain.
Mais cela ne fait rien, pauvres gens, pauvres hères,
Tenons nous bien la main... Si un jour vient le temps
Où périra l'argent sur notre vieille terre,
On pourra tous s'aimer... s'il en est encor temps...
Alain Gurly
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Par marielle du Berry le 13 Juin 2013 à 00:00
Retrouver les genêts dorés,
Dans l'air pur d'un soir de mai ....
Quand le soleil inonde les champs,
Que les soucis s'envolent dans le vent !
S'enivrer de ce parfum sauvage,
Apre et grisant à l'image
De la vie. Et le beau temps s'éveille,
Chassant hiver et longues veilles.
Rentrer légère de grand air ivre,
Les bras chargés d'une moisson d'or,
Y enfouir mon visage, mon rire,
Dans l'illusion d'avoir vingt ans....Quel trésor !
Marielle
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Par marielle du Berry le 11 Juin 2013 à 00:00
Les rues en diamants et leur soyeux pavage,
Comme des serpentins lâchés des toits obscurs,
Glissent, de pas en pas, le long de mers de murs,
Tapissés du soleil de vitrine en voyage.Un bus à impériale et son rouge ramage
Croise une limousine aux fourreaux de noirs purs,
L’un éteignant le jour et ses rêves d’azurs,
L’autre incendiant la nuit d’une ivresse volage.La Tamise soudain se pare de colliers,
Et Big Ben se maquille à l’or de ses aiguilles,
Chuchotant des dîners, fards des joailliers.La magicienne alors entre de scène en scène
Soulevant les rideaux dont les tons de charmilles
Font frissonner la ville aux plaisirs des mécènes.Francis Etienne Sicard Lundquit
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Par marielle du Berry le 9 Juin 2013 à 00:00
Il a mis le café
Dans la tasse
Il a mis le lait
Dans la tasse de café
Il a mis le sucre
Dans le café au lait
Avec la petite cuiller
Il a tourné
Il a bu le café au lait
Et il a reposé la tasse
Sans me parler
Il a allumé
Une cigarette
Il a fait des ronds
Avec la fumée
Il a mis les cendres
Dans le cendrier
Sans me parler
Sans me regarder
Il s'est levé
Il a mis
Son chapeau sur sa tête
Il a mis
Son manteau de pluie
Parce qu'il pleuvait
Et il est parti
Sous la pluie
Sans une parole
Sans me regarder
Et moi j'ai pris
Ma tête dans ma main
Et j'ai pleuré.Jacques Prévert
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Par marielle du Berry le 7 Juin 2013 à 00:00
Chers yeux si beaux qui cherchez un visage,
Vous si lointains, cachés par d'autres âges,
Apparaissant et puis disparaissant
Dans la brise et le soleil naissant,
Et d'un léger battement de paupières,
Sous le tonnerre et les célestes pierres
Ah! protégés de vos cils seulement
Chers yeux livrés aux tristes éléments.
Que voulez-vous de moi, de quelle sorte
Puis-je montrer, derrière mille portes,
Que je suis prêt à vous porter secours,
Moi, qui ne vous regarde qu'avec l'amourJules SUPERVIELLE
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