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    ~~ Decourage en toi le chagrin~~ de P.Seghers

     

     

    Décourage en toi le chagrin.

    Les caroubiers,les lauriers-roses

    de ton jardin, arrose-les pour les oiseaux,

    Réjouis-toi quand tu t'éveilles d'une journée toujours la même,

    ton cœur te dit à chaque instant que ta durée va de son pas

    régulier comme un pas d'horloge.

    Invente des gazons

    pour reposer ta vue, et fais, comme à Grenade

    ruisseler l'eau du temps sous les roses.

    Je sais,

    cette tour Capitaine est toute imaginaire,

    Mais si tu vis comme un poète dans ce haut lieu

    Dis-moi,où est la réalité?

    Sur le dedans

    ouvre les yeux et découvre en toi d'autres chambres,

    d'autres allées.

    Les narcisses dans le désert

    refleuriront.

    Invente en toi d'autres rivages

    où le roc se dérobe,où le reflet n'est plus

    qu'un tapis où marcher sur l'eau du ciel.Invente

    une ville déserte,un Pompéi vacant

    et fais tourner sur l'écliptique

    pour mieux jouir de l'ombre et des grands pans déserts

    la lumière et l'obscur.

    Fais-toi de la chaleur

    des souvenirs en creux dans tes mains.Puis,va-t'en

    défréchir les cent mille hectares de ton domaine

    intérieur.

    Décourage en toi le chagrin.


    PIERRE SEGHERS  ( 1906/1987 )


     

    ~~ Décourage en toi le chagrin~~ de P.Seghers


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       ~~ Je n'ai pas oublié....   ~~ de E.F. Léopold

     

    Je n’ai pas oublié le rivage et la crique
    Et la vague mourant sous les mancenilliers
    J’abrite dans mon cœur le calme du Tropique
    Et les soleils marins qui me faisait crier

    Crier d’amour vers le Visage inaltérable
    (Ah ! vous pouvez rire ah ! j’entends vos injures)
    Qui me faisait tendre les mains vers un ciel juste
    Dont ma ferveur encore implore les rayons.

    Je n’ai pas oublié les âpres soufrières
    Les pitons bleus dans le silence du matin
    Les juillets pavoisés de riches flamboyants
    Les jours clairs balancés sur la face des eaux.

    Mon âme est une terre aux étranges lueurs
    Où passent des parfums des souffles des appels
    Où brillent au plus noir des morbides hivers
    Mes songes qui flottaient dans l’haleine des mers.



    Emmanuel-Flavia LEOPOLD

     

     

       ~~ Je n'ai pas oublié....   ~~ de E.F. Léopold

     


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    Rêver d'aller à St Dizan du Ga,
    En barques, pédalos vers son moulin de Sap,
    Et dans cet écrin de verdure,
    Y oublier toutes les blessures.

    On nous servirait chaudrée ou belons,
    A l'ombre du chateau de Beaulon.
    Sur sa paisible route verte, nos yeux
    Yraient se refléter dans ses "Fontaines Bleues"

    Rêver d'aller jusqu'à Montendre,
    Respirer des grands pins l'air si tendre,
    Revenir le soir par Mirambeau,
    Déguster la mouclade au Pineau.

    Et comme dans un songe,
    Traverser ST Genis de Saintonge,
    Puis Jonsac ... Gemosac ...Semussac ...
    S'enivrer de leur nom aux effluves de Cognac.

    Rêver ...Mais tel avait coulé,
    "Le Vengeur(1)" à ST Laurent du ga
    Mes rêves ont sombré,
    Dans les eaux, tout là- bas.

                    Marielle
                  
    (1)( navire de ligne coulé par la flotte anglaise le 18 prairial An II)

     

    ~~ Les village de Saintonge ~~ de Marielle.

     
     

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    Allons ma belle, où tu seras ma reine 
    Et traversons Saumur. 
    Marchons, heureux, dans la ville sereine
    En longeant un vieux mur.

    Errons tous les deux, dans les douces ruelles

    Parmi les blancs tuffeaux.
    Arrêtons-nous, veux-tu, sous les tonnelles
    Et les tendres rameaux.

    Rêvons un peu pour entrer dans l'histoire,
    Aux traces des bateaux,
    Jardin de France et livre de mémoire
    D'églises et châteaux.

    Courons, filons, en larguant les amarres,
    En-bas, sous le vieux pont.
    Suivons encor le sillon des gabarres
    Et les remous en rond.

    Laissons notre âme aller au fil de l'onde
    Pour voguer à la mer
    Vers le soleil qui, chaque soir, inonde
    Le temps qui passe, amer !

    Humons le vent sur le fleuve sauvage,
    Chargé du souvenir.
    Le corps et l'âme, enfin n'auront plus d'âge,
    Tout sera frais soupir !

    Montons, joyeux aux coteaux de la vigne
    Y goûter le raisin.
    Erros, Bacchus, tour à tour, nous font signe
    En s'enivrant de vin.

    Dansons au bal de la rose trémière,
    Au chemin des lilas.
    Cueillons les fleurs jusqu'à l'heure dernière,
    Lorsque nous serons las.

    Viendra la nuit allumer les étoiles
    Et la lune d'argent.
    Nos coeurs emplis feront valser les voiles
    De notre amour ardent !

     

    Dominique SIMONET

     

     

     

     
     
     

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      ~~ Les derniers rayons ~~ de G. Servat.

     

     

     Ne jamais se soumettre et désirer toujours
    Atteindre l'irréel domaine de l'amour
    Ici et maintenant, sur les rayons de lune
    ...
    Suivre la voix du vent, ivre d'air et de chants
    Nourrir des utopies et manger des chimères
    Aimer l'intensité des instants éphémères
    Ici et maintenant, sur les rayons du ciel
    ...
    Si le ciel est trop noir, inventer des aurores
    Naître encore une fois et chanter à tue-tête
    Apprendre à s'envoler dans la joie des alouettes
    Ici et maintenant, sur les rayons de lune
    ...
    Ici et maintenant, sur les rayons du ciel
    Faire rimer la pluie avec le grand soleil
    Irriguer les terrains, rêvant de forêt vierge

    Glisser presque immobile sur l'aile des nuages
    Insouciant des tempêtes, impatient de partir
    Loin des sombres tunnels nimbés de frénésie

    Lancer au ciel des notes et cela par plaisir
    Etre comme un oiseau ailé de fantaisie
    Sur les derniers rayons dévorant l'horizon et la vie.

     

     

      Gilles SERVAT  ( Né 1945-poète breton)

     

      ~~ Les derniers rayons ~~ de G. Servat.


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