-
~~ Les travailleurs ~~ de A. Lacaussade.
Mais entends-tu la cloche aux lointains voilées ?
Sous la main du planteur elle annonce le jour.
Sa voix lente, roulant dans les creux des vallées,
Remonte, appelant l'homme aux travaux du labour.
Les Noirs, à son appel, quittent les toits de chaume,
Secouant à leur front un reste de sommeil.
Le firmament sourit et la savane embaume ;
Mais pour l'esclave est-il des fleurs et du soleil ?
Ils viennent, on les compte, et le Maître gourmande ;
La glèbe aride attend leurs fécondes sueurs.
Ils s'éloignent, suivis du Chef qui les commande,
Et la plaine a reçu l'essaim des travailleurs.
Vois-tu ce Commandeur, hélas ! comme eux esclave,
Du fouet armé, debout sous l'arbre du chemin ?
Un chien est à ses pieds ; lui, sur un bloc de lave,
Il surveille pensif son noir bétail humain.
Le fer creuse et gémit ; la bande aux bras d'athlètes
Fouille le sol brûlant sous l'astre ardent et clair ;
Parmi les blonds roseaux luisent les noires têtes ;
L'oiseau libre et joyeux passe en chantant dans l'air !
O dure servitude ! ô sort ! ô lois cruelles !
Au joug de l'homme ainsi l'homme se voit plier !
Ah ! loin de ces tableaux navrants ouvrons nos ailes !
Fuyons, doux bengali ! fuyons pour oublier !
Auguste Lacaussade
Tags : cloche, gourmande, travailleurs, lacaussade, commande
-
Commentaires
C'est un poème magnifique, Marielle! Le rythme des alexandrins martelle un spectacle où tout sonne juste; l'auteur a sans doute été témoin de ce qu'il décrit.
Merci à toi de l'avoir publié,
Je t'embrasse,
Lorraine
Bonjour Marielle un temps un peu gris aujourd'hui , j'espère que le soleil sera de retour ce week-end pour l'arrivée des voiliers!
bonne journée bisous monique
Coucou Marielle
Malheureusement l'esclavage fait toujours parti de ce monde que ce soit en France ou ailleurs... Il a prit d'autres visages comme la prostitution, les enfants soldats, les clandestins.... Un poème qui n'a pas pris une ride... c'est bien là l'effroyable constat.
Gros bisous et belle fin de journée
Chronique
Merci cher Marc,
Lacaussade a écrit çà il y a quelques années...hélas on est obligé de prendre conscience que ce fléau existe toujours...
Je t'embrasse affectueusement., belle soirée à toi.
Marielle.
L'esclavage a été, est et sera la plus servile des conditions humaines.
J'ai eu prendant les quelques années d'enfance en Martinique la première prise de conscience de la terrible cruauté de cette épouvantable réalité.
Ce poème me touche beaucoup et comme d'autres là dans les commentaires, je ne peux ignorer que des millions de millions de personnes sont là, pendant que je te dépose ce commentaire, encore en esclavage.
Ce fléau est terrifiant et dire qu'il existe même en France.
Bonne soirée Marielle, @mitié de Metz.
Je t'embrasse avec affection. Bonne soirée à venir.
@mitié.
Merci pour ton chaleureux commentaire sous les gros plans de Metz.Merci cher Claude...j'espère qu'il fait beau aussi chez toi et je pense que tu es allé faire une belle promenade en montagne et nous rapportez un beau poème de là haut...
Bonne ballade, je t'embrasse très fort.
Mamie.
Puissance et force des mots plein de réalités
Nombreux sont ceux encore concernés
On sent sur la fin un peu d'anémosité
Pour ne pas dire révolte là ce serait mérité
Difficile à admettre dans notre société
Voilà une poésie qui crit ses souhaits
Fort bel écrit que l'on ne peut oublier
Aprés avoir était touché par son intensité
Il me reste un acte que je n'oublie jamais
Celui avec affection à t'embrasser
A toi.. de moi
Claude
ps : merci pour tes commentaires poétiques étoilés
suis combléBonjour Marielle et merci de nous faire découvrir ou redécouvrir ce poème, dur mais si réel !!! bisous avec un merveilleux soleil ici !
...des faits de l'histoire que nous aimerions oublier et pourtant, de nos jours, combien de pays sont encore concernés!
Gros bisous du jour chère Marielle de Mireille du Sablon
Bonjour Marielle un très beau poème sur une époque pas si lointaine.
bonne journée bisous monique
Son noir bétail humain c'est tout à fait cela... Dure réalité !! Merci Marielle, bon mardi, bises de jill
Ajouter un commentaire
J'ai entendu chanter la cloche de ta vallée
Ta voix cristalline au téléphone est toute ensoleillée
J'adore nos causettes où je peux te taquiner
Tu cherches tes mots et moi à me gausser
Divine mamie dans cet instant à me charmer
On papote, on papoterait bien à l'éternité
Tu brilles toujours de tes yeux étoilés
Instants délicieux que je sais aprécier
Merci chère mamie de ton commentaire de ce jour il brille autant que toutes les lumières de la voie lactée...je suis resté à le relire et mon coeur enchanté vient t'embrasser tendrement en volupté...ptdr...bonne journée
A toi.. de moi
Claude