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En son lit de satin broché d'étoiles d'or
Agonise Monsieur. Hélas! Monsieur est mort.
Une soubrette accorte, insensible à ce drame,
Entre dans le boudoir pour consulter Madame,
Toussote, mal à l'aise, et murmure tout bas :
- Le mort... l'habille-t-on de souliers et de bas ?
Essuyant ses beaux yeux dont une larme glisse,
Madame est courroucée et sa bonne au supplice...L'Autorité retrouve un ton acrimonieux :
- On ne dit pas "le mort"... Il est pour vous "Monsieur"...
Confuse, mais ployant son échine soumise,
- Bien Madame !... répond celle qu'on tyrannise...
Après une nuit blanche offerte au vieux défunt,
Et quelques pleurs versés que par usage on feint,
La sonnette surprend toute la maisonnée.
-Eh bien! qu'attendez-vous, êtes-vous fatiguée ?
Dérangez-vous, ma fille, en vous pressant un peu..."
- Madame, il faut venir... Ce sont les croqu'...Monsieur !Mona
En ce début de canicule
un peu d'humour serra peut-être rafraichissant !!
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Ah... m'asseoir sur un banc cinq minutes avec toi
Et regarder les gens tant qu'y en a
Te parler du bon temps qu'est mort ou qui r'viendra
En serrant dans ma main tes p'tits doigts
Puis donner à bouffer à des pigeons idiots
Leur filer des coups d'pied pour de faux
Et entendre ton rire qui lézarde les murs
Qui sait surtout guérir mes blessures
Te raconter un peu comment j'étais, mino
Les bombecs fabuleux qu'on piquait chez l'marchand
Car en sac et Minth'o, caramels à un franc
Et les Mistral gagnants
Ah... marcher sous la pluie cinq minutes avec toi
Et regarder la vie tant qu'y en a
Te raconter la Terre en te bouffant des yeux
Te parler de ta mère un p'tit peu
Et sauter dans les flaques pour la faire râler
Bousiller nos godasses et s'marrer
Et entendre ton rire comme on entend la mer
S'arrêter, repartir en arrière
Te raconter surtout les Carambars d'antan
Et les coco-boërs et les vrais roudoudous
Qui nous coupaient les lèvres et nous niquaient les dents
Et les Mistral gagnants
Ah... m'asseoir sur un banc cinq minutes avec toi
Regarder le soleil qui s'en va
Te parler du bon temps qu'est mort et je m'en fous
Te dire que les méchants c'est pas nous
Que si moi je suis barge ce n'est que de tes yeux
Car ils ont l'avantage d'être deux
Et entendre ton rire s'envoler aussi haut
Que s'envolent les cris des oiseaux
Te raconter enfin qu'il faut aimer la vie
Et l'aimer même si le temps est assassin
Et emporte avec lui les rires des enfants
Et les Mistral gagnantsEt les Mistrai gagnants
Renaud Séchan, dit Renaud ( né en 1952 )
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Pour l'herbe que l'on foule,
Pour les portes qui s'ouvrent,
Pour nos yeux dans la foule.
Pour aider ceux qui souffrent,
Pour ce ruisseau qui coule,
Pour les heures qui s'écoulent.
Pour les fleurs que l'on cueille ...
Pour l'oiseau sur nos seuils,
Pour l'enfant qui viendra
Sur notre vie poser ses pas.
Pour un rêve d'azur,
Pour la main qui rassure ...
Pour ce rayon de lune,
Qui furtif se glisse sur ma plume.
Marielle
( N°27 de "Lenvolée des heures" )
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Je regarde, et j'emplis mes yeux de ta lumière,
Beau ciel où pas un seul nuage n'apparaît,
Et j'éprouve un plaisir indicible et secret
À sentir converger l'azur sous ma paupière !
Le bleu me glisse au coeur, frais comme une rivière
Qui, sans me déborder, toujours s'élargirait,
Et l'immense infini que rien ne contiendrait,
Vague à vague, s'étale en mon âme humble et fière !
Tout l'espace est en moi, qui vibre clairement ;
Je l'ai bu du regard de moment en moment,
Et pourtant je ne suis qu'un atome en l'espace...
Le ciel bleu descendu dans mon infimité
Roule comme un profond torrent d'éternité,
Dans lequel, ébloui, je me mire et je passe !Bernard Loizeau
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Comme elle me semble douce me belle République,
Celle où voici longtemps bien des vents se calmèrent,
Quand de nos soleils fous aux cent plaines nordiques
Robespierre et Danton d'ennemis furent frères.
Comme elle me semble belle, ma France des flonflons,
Celle qui sait danser sur mille accordéons,
Lorsque de nos villages aux confins de Paname
Un seul peuple festoie de bon cœur et d'une âme.
Comme elle me semble forte ma belle aux artifices,
Celle où l'on célèbre La Bastille tombée
Aux rythmes des canons et d'idées malmenées,
Quand chaque bourgade fait de Versailles office.
Comme j'aime observer les étoiles explosées
En ciel bas de Bourgogne, ou clément en Olonne,
Lorsque rient les enfants à la lune étonnée
Par tout ce déploiement de Lille en ma Gascogne.
Nul ne m'enlèvera ma ferveur citoyenne :
Je me sens Marianne et te salue ma France !
Accorde-moi encore cette dernière danse...
Au quatorze juillet, ton histoire est la mienne.Sabine Aussenac
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