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La mer peut se ruer sur le chemin de ronde
tenter de recouvrir le bruit de ses pas,
si Vauban s'en souvient
c'est bien,Elle allait sur le port pour écouter gémir
les voiliers enchaînés,
quand le vent du grand large revenait nuitamment
taquiner les haubans,
Et moi dans mon délire
je groumais son parfum,La pluie peut effacer les traces de ses pas
et le vent peut chasser jusqu'au son de sa voix,
si Vauban s'en souvient
c'est bien,Elle allait sur le port pour regarder dormir
les voiliers démâtés
dans la houle amoureuse qui berçait doucement
les quilles fatiguées,
Et moi dans ma dérive
je buvais son parfum,Et quand viendra l'horreur, quand la peur sera là,
quand j'irai sur le port hurler mon désarroi,
si Vauban s'en souvient
c'est bien,Elle allait sur le port pour regarder partir,
les voiliers excités
et les voiles impudiques qui se nouaient autour
des bâtons d'artimon,
Et moi dans son sillage
j'apprenais son parfum,Et quand viendra l'adieu, si ma raison s'effondre,
et si la peur du vide me rapporte l'oubli
si Vauban s'en souvient
Tant Pis !
Moa
( Français,né Martiniquais)
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Autour du vieux puits
J’allais cueillir aux beaux jours
Les lilas blancs …lilas d’amour…
Ils embaumaient, sentaient le fruit.
Au temps des roses
Des belles « Dames de Meilland »
Toutes fleuries, dans le jardin d’antan…
La vie, ce temps là, n’était pas morose !
Au temps des roses et des lilas,
La jeunesse effeuillait les roses
Mais nos vingt ans… ne sont plus là…
Le temps des roses et des lilas ;
Chez le fleuriste ne les remplacera…
Doux parfums inégalés, des lilas et des roses. !
Marielle
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Comme la neige poudre un revers de fourrure
D’un sucre de ciel gris qui fond au bout d’un fil
Ainsi glisse le temps dont le constant profil
Creuse l’or et l’argent d’une large échancrure.
Un gant de satin noir tourne dans la serrure
Une clef de porphyre à l’odeur de grésil
Dont les lèvres d’un chat dévorent le pistil
Sous le porche d’un temple à la sobre parure.
De la poche du soir tombe un peu de couleur
Sur des roches de sel où soudain une fleur
Blottit son oriflamme au creux de la banquise.
Car presque sans bouger le regard d’un serpent
Couve de son venin le toit d’une remise
Où sautille un oiseau qui joue au chenapan.
Francis Etienne Sicard Lundquist ©2015
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Bonsoir hiver, tristes gelées ....
Entre soleil et giboulées,
Voilà la "Pâques" toute fleurie,
Le ciel danse avec l'ancolie.
Revenant de leur long voyage,
Les cloches sonnent, carillonnent.
Elle portent au delà des nuages,
Notes mystiques et rondes folles.
Au jardin timidement reverdi,
Les enfants en souliers vernis,
Sous la salade à peine feuillée,
Cherche les oeufs, du ciel tombés.
C'est si bon de les voir courir,
Douces coutumes, vieux souvenirs ....
Tout à la gloire de nos "Petits"
Qui font bien le printemps de nos vies.
Marielle
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Voici venir Pâques fleuries,
Et devant les confiseries
Les petits vagabonds s'arrêtent, envieux.
Ils lèchent leurs lèvres de rose
Tout en contemplant quelque chose
Qui met de la flamme à leurs yeux.
Leurs regards avides attaquent
Les magnifiques œufs de Pâques
Qui trônent, orgueilleux, dans les grands magasins,
Magnifiques, fermes et lisses,
Et que regardent en coulisse
Les poissons d'avril, leurs voisins.
Les uns sont blancs comme la neige.
Des copeaux soyeux les protègent.
Leurs flancs sont faits de sucre. Et l'on voit, à côté,
D'autres, montrant sur leurs flancs sombres
De chocolat brillant dans l'ombre,
De tout petits anges sculptés.
Les uns sont petits et graciles,
Il semble qu'il serait facile
D'en croquer plus d'un à la fois ;
Et d'autres, prenant bien leurs aises,
Unis, simples, pansus, obèses,
S'étalent comme des bourgeois.
Tous sont noués de faveurs roses.
On sent que mille bonnes choses
Logent dans leurs flancs spacieux
L'estomac et la poche vides,
Les pauvres petits, l'œil avide,
Semblent les savourer des yeux.Marcel Pagnol
Ecrit janvier 1914
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