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      ~~ Port Vauban ~~ de MOA

     

    La mer peut se ruer sur le chemin de ronde
    tenter de recouvrir le bruit de ses pas,
    si Vauban s'en souvient
    c'est bien,

    Elle allait sur le port pour écouter gémir
    les voiliers enchaînés,
    quand le vent du grand large revenait nuitamment
    taquiner les haubans,
    Et moi dans mon délire
    je groumais son parfum,

    La pluie peut effacer les traces de ses pas
    et le vent peut chasser jusqu'au son de sa voix,
    si Vauban s'en souvient
    c'est bien,

    Elle allait sur le port pour regarder dormir
    les voiliers démâtés
    dans la houle amoureuse qui berçait doucement
    les quilles fatiguées,
    Et moi dans ma dérive
    je buvais son parfum,

    Et quand viendra l'horreur, quand la peur sera là,
    quand j'irai sur le port hurler mon désarroi,
    si Vauban s'en souvient
    c'est bien,

    Elle allait sur le port pour regarder partir,
    les voiliers excités
    et les voiles impudiques qui se nouaient autour
    des bâtons d'artimon,
    Et moi dans son sillage
    j'apprenais son parfum,

    Et quand viendra l'adieu, si ma raison s'effondre,
    et si la peur du vide me rapporte l'oubli
    si Vauban s'en souvient
    Tant Pis !
     

    Moa

    ( Français,né Martiniquais)

     

      ~~ Port Vauban ~~ de MOA


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      ~~ Au temps des roses et des lilas ~~ de Marielle.

     

     

    Autour du vieux puits

    J’allais cueillir aux beaux jours

    Les lilas blancs …lilas d’amour…

    Ils embaumaient, sentaient le fruit.

     

    Au temps des roses

    Des belles « Dames de Meilland »

    Toutes fleuries, dans le jardin d’antan…

    La vie, ce temps là, n’était pas morose !

     

    Au temps des roses et des lilas,

    La jeunesse effeuillait les roses

    Mais nos vingt ans… ne sont plus là…

     

    Le temps des roses et des lilas ;

    Chez le fleuriste ne les remplacera…

    Doux parfums inégalés, des lilas et des roses. !

     

    Marielle

     

     

      ~~ Au temps des roses et des lilas ~~ de Marielle. 

     

     


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     ~~ Gazouillis d'astre ~~ de F E Sicard Lundquist

     

    Comme la neige poudre un revers de fourrure
    D’un sucre de ciel gris qui fond au bout d’un fil
    Ainsi glisse le temps dont le constant profil
    Creuse l’or et l’argent d’une large échancrure.

    Un gant de satin noir tourne dans la serrure
    Une clef de porphyre à l’odeur de grésil
    Dont les lèvres d’un chat dévorent le pistil
    Sous le porche d’un temple à la sobre parure.

    De la poche du soir tombe un peu de couleur
    Sur des roches de sel où soudain une fleur
    Blottit son oriflamme au creux de la banquise.

    Car presque sans bouger le regard d’un serpent
    Couve de son venin le toit d’une remise
    Où sautille un oiseau qui joue au chenapan.

    Francis Etienne Sicard Lundquist ©2015

     

     ~~ Gazouillis d'astre ~~ de F E Sicard Lundquist


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      ~~ Douces coutumes ~~ de Marielle.

     

    Bonsoir hiver, tristes gelées ....

    Entre soleil et giboulées, 

    Voilà la "Pâques" toute fleurie,
    Le ciel danse avec l'ancolie.

    Revenant de leur long voyage,
    Les cloches sonnent, carillonnent.
    Elle portent au delà des nuages,
    Notes mystiques et rondes folles.

    Au jardin timidement reverdi,
    Les enfants en souliers vernis,
    Sous la salade à peine feuillée,
    Cherche les oeufs, du ciel tombés.

    C'est si bon de les voir courir,
    Douces coutumes, vieux souvenirs ....
    Tout à la gloire de nos "Petits"
    Qui font bien le printemps de nos vies.

    Marielle

      ~~ Douces coutumes ~~ de Marielle.

     


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      ~~ ŒUFS DE PAQUES   ~~ de Marcel Pagnol

     

    Voici venir Pâques fleuries,
    Et devant les confiseries
    Les petits vagabonds s'arrêtent, envieux.
    Ils lèchent leurs lèvres de rose
    Tout en contemplant quelque chose
    Qui met de la flamme à leurs yeux.
    Leurs regards avides attaquent
    Les magnifiques œufs de Pâques
    Qui trônent, orgueilleux, dans les grands magasins,
    Magnifiques, fermes et lisses,
    Et que regardent en coulisse
    Les poissons d'avril, leurs voisins.
    Les uns sont blancs comme la neige.
    Des copeaux soyeux les protègent.
    Leurs flancs sont faits de sucre. Et l'on voit, à côté,
    D'autres, montrant sur leurs flancs sombres
    De chocolat brillant dans l'ombre,
    De tout petits anges sculptés.
    Les uns sont petits et graciles,
    Il semble qu'il serait facile
    D'en croquer plus d'un à la fois ;
    Et d'autres, prenant bien leurs aises,
    Unis, simples, pansus, obèses,
    S'étalent comme des bourgeois.
    Tous sont noués de faveurs roses.
    On sent que mille bonnes choses
    Logent dans leurs flancs spacieux
    L'estomac et la poche vides,
    Les pauvres petits, l'œil avide,
    Semblent les savourer des yeux.

     

    Marcel Pagnol

    Ecrit janvier 1914

     

      ~~ ŒUFS DE PAQUES   ~~ de Marcel Pagnol


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